9 octobre 2011

Enseigner dans l’Antiquité, une conférence de Virginie Subias

La Fondation pour l’école et l’Institut Libre de Formation des Maîtres vous proposent un cycle de quatre conférences sur l’enseignement. Virginie Subias, professeur agrégé de lettres classiques, professeur en classes préparatoires, vous présente ici la conférence qu’elle prononcera samedi 15 octobre 2011 sur le thème Enseigner dans l’Antiquité.

 L’école est avant tout pour les contemporains un lieu et une institution. Pour les hommes de l’Antiquité, elle est un état, l’état de loisir (skholè) qui permet, en faisant une pause dans les tâches nécessaires et contraignantes de l’activité sociale, de “cultiver son esprit” (Cicéron), c’est-à-dire de rendre fécond, productif, ce terrain donné par la nature et qui, s’il est laissé en friche par l’absence d’éducation, reste en grande partie stérile.

L’objet de cette conférence est de voir comment s’est réalisé le souci éducatif à travers les différentes périodes de l’Antiquité gréco-latine : à Athènes d’abord, puis à Sparte, et enfin à Rome. De brefs excursus permettront de mettre en regard la réalité historique avec les théories de deux philosophes grecs s’étant intéressés à l’éducation de la jeunesse : Platon et Aristote.

L’Antiquité peut servir de miroir inversé pour notre monde contemporain. Aujourd’hui, dans le même temps qu’on déplore un renforcement féroce de l’individualisme, une dynamique profonde tend à l’uniformisation de grandes masses humaines, tant au niveau des pensées que des comportements. Et dans notre pays, l’école entre dans cette dynamique, par l’unicité des programmes au niveau national, et l’uniformité des rythmes, des cursus et des méthodes dans une large mesure. En Grèce comme à Rome, l’État n’exerçait aucun contrôle sur l’éducation, qui était avant tout une affaire individuelle, ou familiale (sauf à Sparte, où tout intérêt privé était inféodé à l’intérêt public). Pourtant, prévalaient dans ces sociétés un très fort patriotisme et un fort esprit communautaire.

En Grèce, les Sophistes ouvrirent le débat, épineux, de la rémunération des maîtres et donc du prix du savoir, savoir dont tout le monde avait conscience qu’il est la condition dela liberté. En Grècetoujours, quelques créateurs d’écoles proposèrent que l’éducation fût remise entre les mains de l’État, mais il s’agissait toujours de l’État vertueux de leurs cités idéales. Dans la réalité, les parents, seuls, choisissaient les maîtres auxquels ils allaient confier leurs enfants, et la renommée était gage de compétence. A Rome en revanche, une organisation scolaire stéréotypée s’était développée, et les grammairiens commencèrent à réfléchir sur les pratiques pédagogiques, ouvrant une porte qui ne s’est jamais refermée depuis.  Mais l’amour de la liberté était tel que jamais on ne songea à déléguer à l’État ce qui apparaissait comme l’un des facteurs essentiels de la construction de chaque citoyen.

Virginie Subias, professeur agrégé de lettres classiques, professeur en classes préparatoires.

 Cette conférence aura lieu samedi 15 octobre 2011 (18 h – 19 h 30) au 115-117 rue Notre-Dame-des-Champs Paris VIe sur inscription préalable à [email protected] ou 01 42 62 76 94. L’entrée est alors gratuite.

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