21 août 2012

Des retraités pour aider les jeunes profs, une bonne idée ?

Le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a évoqué en juin dernier la possibilité d’instaurer un système de tutorat des jeunes professeurs par des professeurs à la retraite. Suite à cette annonce, le magazine Pleine Vie a mené l’enquête sur l’opportunité et la faisabilité d’une telle réforme, et a interviewé Anne Coffinier. Selon la directrice générale de la Fondation pour l’école, enseigner n’est pas une science mais un artisanat. Il y a donc tout à gagner à apprendre le métier d’enseignant, par apprentissage, aux côtés de personnes expérimentées et fortes d’un savoir-faire forgé patiemment durant toute une vie professionnelle. C’est sur ce principe de transmission des savoir-faire que repose l’Institut libre de formation des maîtres (ILFM), fondé par la Fondation pour l’école.

Anne Coffinier : “Ce projet de Vincent Peillon a ceci de positif qu’il prend acte de la rupture de qualité qu’a connu la formation des enseignants. Il y a un avant et un après 1989, date de création des IUFM. Les professeurs ont été insuffisamment formés, dans le cadre des IUFM. Auparavant, les Ecoles Normales prenaient le temps de former solidement les maîtres : ils maîtrisaient ainsi les connaissances à enseigner, ainsi que la didactique de chaque discipline. Les IUFM au contraire ont considéré que la fonction de l’école et de l’enseignant n’était plus de transmettre des connaissances. Ou en tout cas pas de manière directe, progressive et structurée. Nombre de jeunes professeurs à l’IUFM ont été fortement déstabilisés par cette approche et démunis en classe, sur le terrain. Il est donc assez réaliste de se tourner vers les plus de 55 ans aujourd’hui pour « tutorer » les jeunes professeurs en début de carrière. Notre Institut Libre de Formation des Maîtres (ILFM) s’appuie précisément sur des plus de 55 ans pour former la relève. Parce qu’enseigner n’est pas une science, l’expérience acquise avec le temps est très importante. Nombre de retraités sont désireux de transmettre leur expérience professionnelle : leur engagement dans les écoles indépendantes l’atteste. Se posera alors la question de sélectionner les plus compétents et les plus motivés. Le paradoxe est que pour l’heure l’Education nationale ne sait pas quels sont ses meilleurs éléments. Cette réforme pourrait être l’occasion de prendre en compte l’avis des familles et des anciens élèves, à travers des enquêtes de satisfaction par exemple. Et d’impliquer davantage les parents dans l’école publique !”

Pour afficher l’article de presse, cliquez ici.
Source : magazine Pleine Vie, édition de septembre 2012

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