26 septembre 2018

Les écoles démocratiques, késako ? Ces écoles où l’enfant est libre sont-elles des anti-écoles ?

Les écoles démocratiques ont le vent en poupe : plus de cinquante écoles créées à la rentrée 2018 ! C'est désormais une tendance lourde du mouvement des écoles indépendantes. Que sont ces écoles ? Des "anti-écoles", où l'enfant fait ce qu'il veut ? La réalité n'est évidemment pas si simple. Deux idées pour les curieux de ces écoles d'un nouveau genre qui interrogent radicalement le système scolaire :

Plus de cinquante écoles créées à la rentrée 2018 ! Tendance lourde du mouvement des écoles indépendantes, les écoles démocratiques méritent que l’on s’y arrête un peu.

Que sont les écoles démocratiques ? Des “anti-écoles”, où l’enfant fait ce qu’il veut ? La réalité n’est évidemment pas si simple : “un enfant libre n’est pas un enfant roi”, explique Ramin Farhangui, co-fondateur de l’Ecole Dynamique à Paris, qui vient de publier Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent (Actes Sud).

Pour les curieux de ces écoles d’un nouveau genre qui interrogent radicalement notre vision du système scolaire, deux projets différents repérés dans la presse :

A. Une soirée Ciné-débat au Havre le 27 septembre

Jeudi 27 septembre 2018, le Sirius, au Havre (Seine-Maritime), accueille un ciné-débat autour de l’école et de son devenir : comment penser la place de l’enfant dans la chaîne du savoir ? Comment réinventer l’école ? Organisée par l’Association pour la création d’une école démocratique au Havre (ACEDAH), cette rencontre sera animée par Florence Lepetit, co-présidente, et Ségolène Gogly, secrétaire de l’association.

Être plutôt qu’avoir, à l’école autrement, un film d’Agnès Fouilleux, sera projeté en première partie de soirée.  À l’issue du film, le débat sera ouvert. L’occasion de réfléchir sur la place de l’enfant dans l’école et l’intérêt de l’écouter pour l’aider à être maître de sa vie et de ses connaissances.

Infos pratiques :
Jeudi 27 septembre 2018, à 20h45, au Sirius, 5 rue Du Guesclin, au Havre.
Tarif : 5,60 euros.

VIDÉO. La bande-annonce d’Être plutôt qu’avoir, à l’école autrement :

B. Un projet à Saint-Gobain dans l’Académie d’Amiens

Un article de Delphine Oliva du journal l’Union, p a retenu notre attention : 4 mamans y présentent leur projet d’école démocratique dans l’Académie d’Amiens.

“À Saint-Gobain, elles souhaitent créer une école démocratique”

Charline Pruvost à gauche et Sabrina Godon: « Nous nous sommes demandées dans quelle écoles allaient arriver nos enfants. »

Charline Pruvost à gauche et Sabrina Godon : « Nous nous sommes demandées dans quelle écoles allaient arriver nos enfants. »

Quatre femmes, mais également quatre mamans – Charline Pruvost, Sabrina Godon, Élodie Hercouet ou encore Charlotte Guidot – souhaitent créer une école démocratique à Saint-Gobain ou dans ses environs, fondée sur l’apprentissage de la démocratie, le vivre ensemble et les apprentissages autonomes.

Plus concrètement, l’école démocratique est un établissement dans lequel l’apprentissage émane de la motivation personnelle des enfants et adolescents ou d’une expérience vécue.

«  On part du principe que l’adulte doit faire confiance au désir inné d’apprendre de l’enfant. On respecte donc son rythme naturel et ses besoins, en le laissant expérimenter, vivre et approfondir librement ses centres d’intérêt autant qu’il le souhaite. », explique Sabrina Godon.

Ces écoles – il y en a environ 80 aujourd’hui en France – accueillent des élèves de 3 à 18 ans en privilégiant leur interaction.

Il n’y a pas de classe de niveaux, mais un seul et même espace dans lequel évoluent des élèves qui choisissent leurs activités librement et qui sont encadrés «  par des facilitateurs d’apprentissage.  » Comprenez des adultes qui les accompagnent dans leurs activités. Ces derniers ne sont pas formés pour être enseignants, mais choisis ou recrutés «  pour leurs qualités relationnelles. », résume Charline Pruvost. Des qualités de bienveillance, d’écoute, de respect du fonctionnement de l’enfant. Ils peuvent animer des ateliers à la demande ou fournir des explications ou des démonstrations dans les domaines qu’ils maîtrisent.

École privée hors contrat

Ils sont, selon Sabrina Godon et Charline Pruvost, l’une des ressources d’apprentissage parmi d’autres au même titre que des intervenants d’extérieurs.

Enfin, ces écoles sont des établissements privés hors contrat, non soutenus financièrement par l’État. Ce sont donc des établissements dont les frais de scolarité restent à la charge des familles. Sabrina Godon donne une idée de ces frais, par mois : entre 200 et 600 euros mensuels. Cette dernière a l’idée de s’adosser à une fondation pour financer une bourse scolaire mais pour l’heure, il n’y a rien de fait. Tout comme le lieu. «  On a des pistes, mais rien de précis pour l’instant.  », indique Charline Pruvost.

Les quatre mamans ne pensent pas ouvrir cette école «  en deçà de 20 élèves  » et pourraient faire appel à des bénévoles pour l’encadrement des enfants.

Un inspecteur référant pour les écoles dites alternatives

En France, l’instruction est libre. Jérôme Damblant, inspecteur référant pour les écoles dites alternatives dans l’Académie, le dit clairement : l’Éducation Nationale n’est pas là pour valider une méthode mais plutôt pour garantir le droit à l’éducation de tous les enfants de 3 à 16 ans. Les intervenants, les conditions d’accueil sont ainsi contrôlés lors de la première année d’ouverture de l’établissement dit alternatif, ainsi qu’au cours de la cinquième année. Des contrôles obligatoires, en dehors de contrôles inopinés qui peuvent avoir lieu à tout moment, en connaissance de cause ou sans prévenir. L’acquisition des connaissances, des compétences et de culture du socle commun sont également revues lors de ces contrôles. La scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun de connaissances, qui doivent permettre la poursuite des études ou la préparation à l’exercice de la citoyenneté. Ces contrôles peuvent aller jusqu’à la fermeture de l’établissement, selon le degré de gravité et si l’autorité judiciaire s’en mêle. Dans d’autres cas, ces contrôles peuvent donner lieu à des propositions pour tel ou tel manquement, et un délai peut être laissé pour les mettre en application. Ce qui est certain est qu’un poste de référent des écoles dites alternatives est aujourd’hui occupé par un inspecteur dans l’ensemble des académies de France. Sans doute parce que le nombre de ces établissements alternatifs est en augmentation. Une circulaire publiée au Bulletin Officiel le 30 août devrait en préciser le cadre.

 Delphine OLIVA

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