29 juin 2011

L’autonomie des écoles : l’exemple du chèque éducation suédois

En 1992, la Suède décida d’améliorer la qualité de son système éducatif et de diversifier l’offre scolaire : elle instaura un chèque éducation, par lequel les municipalités financent toutes les écoles référencées en fonction du nombre d’enfants que chacune scolarise. Les parents peuvent donc choisir librement et gratuitement l’école de leurs enfants, qu’elle soit publique ou privée. Ce modèle s’étend de la maternelle jusqu’aux jeunes de 20 ans. Les établissements scolaires indépendants sont rémunérés par les municipalités à parité avec les établissements publics. Ils doivent respecter les mêmes objectifs généraux et le même cadre juridique que l’enseignement public, mais peuvent présenter des profils divers, qu’ils soient culturels, ethniques, pédagogiques ou religieux.

Les écoles libres se sont considérablement développées depuis 1992 et scolarisent actuellement 11 % des élèves primaires contre 1 % seulement en 1991 (ndlr : soit le pourcentage actuel des écoles hors contrat en France en 2010). L’expérience est très concluante : la diversité des écoles et la possibilité d’en choisir une qui convienne réellement à l’enfant se sont considérablement améliorées ; les évaluations montrent que la concurrence entre les écoles a contribué à renforcer la qualité, même dans les écoles publiques, du moins dans les zones où se trouvent des écoles libres.

Ce système, introduit par un gouvernement de centre-droit, a survécu aux alternances politiques. Le seul débat qui persiste concerne l’impact du chèque éducation sur la ségrégation scolaire : l’a-t-il aggravée, en facilitant la fuite des meilleurs élèves des zones défavorisées vers de meilleures écoles plus éloignées, ou bien est-elle fondamentalement due à des réalités géographiques, à savoir l’existence même de zones défavorisées qui rassemblent des pauvres et des immigrés ? Le libre choix des écoles a en tout cas offert à tous la possibilité de choisir les écoles les plus appréciées puisqu’elles sont désormais gratuites.

D’après Mats Gerdau, député suédois, lors du colloque international  organisé au Sénat le 2 juin [2010] par la Fondation pour l’école sur le thème «  l’École, comment innover ? ».

Article paru dans Les Chroniques de la Fondation – juillet 2010.

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