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Triste constat du côté de l’école publique, qui échoue à intégrer ces enfants « surdoués »…et qui se tournent vers les écoles privées avec ou sans contrat, qui développent avec succès des pédagogies dédies à ces enfants « à haut potentiel ».

Dans une classe d’un établissement pour élèves précoces, à Nice, le 30 mai 2017 AFP/ARCHIVES – YANN COATSALIOU

Enfants surdoués : l’école française veut éviter le bonnet d’âne

Qualifiés d’intellectuellement précoces, de surdoués ou encore de « zèbres », ils ont un QI nettement supérieur à la moyenne mais leur parcours scolaire peut être chaotique. Malgré une récente prise de conscience, la France peine encore à accompagner ces élèves « hors norme ».

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Pendant que l’on pérore sur l’interdiction du portable intelligent à l’école, les nouvelles technologies continuent d’investir les classes de nos enfants.

Paradoxe ? C’est possible. Au moins faut-il s’interroger sur l’intérêt de retirer les téléphones des mains de nos écoliers, pour qu’une fois dans la classe, on leur enseigne sur un tableau numérique, tout en leur donnant un stylet et une tablette tactile, et qu’on les oblige à se connecter sur Internet dès leur retour au domicile familial pour y consulter le cahier de texte numérique et/ou y faire leurs devoirs…

Ces dernières années ont vu se développer des ENT (espaces numériques de travail) dans presque tous les établissements ainsi que de nombreux programmes pédagogiques expérimentaux, fondés sur le « tout-numérique ». Ils ont été imposés dans les classes, jusqu’à remplacer les méthodes dites traditionnelles : apprentissage de la lecture sur tablette, exercices de maths sur tableaux numériques, tout est bon pour remplacer le vieux tableau à craie, dépassé…

Mais nos enfants apprennent-ils mieux sur écran ? Rien n’est moins sûr, à en croire les rapports d’évalutation de ces expériences. Catherine Lucquiaud, informaticienne de formation (titulaire d’un doctorat), chef de projet et enseignante, a décortiqué de nombreux retours. Et il faut bien le dire : le bilan global interroge. 

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France 2 a diffusé un reportage sur les écoles de production, un modèle d’écoles privées pour « se former autrement » :

Qu’est-ce que les écoles de production ?

Les Ecoles de Production sont des établissements  privés  d’enseignement  technique (à but non lucratif) qui forment des jeunes dès 15 ans et préparent aux diplômes de l’Education Nationale (CAP, BAC PRO) ou à des certifications et titres professionnels inscrits au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).
Leur   pédagogie se base sur

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Théoricien de la crise, Antonio Gramsci est aussi celui de son dépassement. Le célèbre marxiste italien, réduit à l’impuissance politique par Mussolini, livra dans ses écrits de prison les germes d’une nouvelle conception de la politique. Nouvelle en tant qu’elle prend en compte le rôle politique toujours plus décisif des « intellectuels » dans les sociétés modernes. Ce pouvoir peut aussi bien émanciper qu’asservir, selon les idéaux ou les intérêts qui le commandent. Dessaisir l’élite, que nous dirions aujourd’hui « médiatique », de ce pouvoir pour donner au plus grand nombre la capacité de l’exercer, telle est la vision gramscienne de la formation intellectuelle et tel est le sens qu’il donne à l’idée politique. Une politique, donc, dont l’école serait le terrain privilégié. Cependant – on pourrait s’en étonner – le philosophe sarde ne veut ni d’une école qui enrégimente, ni d’une école libertaire. Pour réaliser le vieux rêve marxiste d’une société plus juste, il faut libérer l’école des

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Dans un entretien paru dans les colonnes du Figaro ce mercredi, Blanche Lochmann, présidente de la Société des agrégés, s’alarme du consensus médiocrisant qui règne au sein de l’Education nationale, avec une ambiance délétère où l’on tolère toujours plus d’entorses à la langue française, quand l’institution ne va pas jusqu’à encourager le laxisme.

En cause évidemment, la baisse générale du recrutement des professeurs, mais aussi l’inadéquation aux réels besoins de la profession de la formation dispensée dans les ESPE, et le manque de formation continue des enseignants, qui ne sont pas stimulés par un véritable souci d’exigence dans la pratique de la langue française.

Pour Blanche Lochmann, la prise de conscience de l’institution n’est actuellement clairement pas au rendez-vous sur cette question pourtant cruciale : on n’enseigne pas correctement des « fondamentaux » que l’on ne maîtrise pas soi-même !

Pour retrouver l’interview en ligne, cliquer ici.

Entretien de Dominique Ottavi avec Anne Coffinier

A. C. – Dans un colloque organisé à l’automne à Monaco, aux côtés de la Fondation pour l’école, vous avez exposé l’idée qu’un certain scientisme était à l’oeuvre dans les « sciences de l’éducation » et qu’il avait conduit à un appauvrissement des idéaux éducatifs, les finalités ayant cessé d’être un sujet de réflexion. Pourriez-vous préciser ce point ?

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Dans une tribune publiée sur Figaro Vox, le penseur québécois Mathieu Bock-Coté fait une analyse convaincante des théories politiques et pédagogiques qui ont conduit le système scolaire à l’échec que l’on connaît.
Pour autant, le chemin est encore long à parcourir sur la voie de la révolution éducative.
Lorsque Mathieu Bock-Coté conclut que  » le travail de Jean-Michel Blanquer fascine, parce qu’il affirme une chose simple : il est possible de reconstruire ce qui a été déconstruit. C’est un rapport au monde qu’il faut retrouver – on pourrait même parler d’une disposition philosophique(…) », il faut rester prudent à l’égard de la prétention ministérielle de « reconstruire ce qui a été déconstruit ». En effet, si un discours de bon sens a indéniablement été rétabli par notre ministre de l’Education nationale, sur le terrain, on n’a pas encore enregistré de changements significatifs. Cela reste « de la comm ».

La raison en est simple : avec ses 12 millions d’élèves et ses 2 millions de professeurs (dont la Cour des comptes nous explique qu’on est incapable d’en localiser plusieurs dizaines de milliers, soit dit en passant), avec ses milliers de circulaires et textes divers, ses IUFM (devenus ESPE) catastrophiques et ses cohortes d’inspecteurs et de formateurs aussi incompétents qu’idéologues, le ministre – si volontariste soit-il – ne pourra pas changer à court terme la réalité concrète des écoles publiques. Le discours est une chose et l’on se félicite que le ministre ait tourné le dos aux positions idéologiques de ses prédécesseurs qui empruntaient plus à Ubu roi qu’à Guizot. Mais sans changement des personnes et des structures, sans formation de formateurs et de cadres à l’esprit libéré du pédagogisme mortifère décrit par Mathieu Bock-Coté, il n’y aura pas de changement significatif. Cela prendra bien 15 ans au minimum !

Anne Coffinier