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Le succès du 1er Salon de la liberté pédagogique ce 6 avril à Paris montre combien les initiatives éducatives nées de la société civile répondent aux besoins du terrain.

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LibSco, comme liberté scolaire : ce 1er Salon visait la mise en lumière les diverses initiatives qui jaillissent un peu partout en France aujourd’hui dans l’univers éducatif, scolaire ou périscolaire.

La Fondation pour l’école, organisatrice de l’événement, comptait sur 1000 personnes présentes : ce sont en fait près de 1300 personnes qui se sont pressées à la cinquantaine d’ateliers proposés, ainsi qu’aux tables rondes et aux divers stands rassemblant écoles indépendantes, pédagogies nouvelles (ou redécouvertes), instituts de formation des enseignants comme de soutien à la scolarité.

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Ce 1er Libsco a fait figure de creuset dans le lequel parents d’élèves, enseignants, chercheurs, éducateurs et associations sont venus chercher des solutions éducatives concrètes, ancrées dans la réalité du terrain, loin des querelles idéologiques qui traversent habituellement l’école et l’empêchent de se renouveler.

En attendant la mise en ligne des vidéos des ateliers et des tables rondes du Salon, gageons que les belles rencontres observées ce jour-là donnent naissance à de nombreux nouveaux projets, au service du renouveau éducatif français et de l’épanouissement de tous les enfants.

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ToutEduc et l’université PSL (Paris Sciences Lettres) proposent un débat exceptionnel entre Anne Coffinier, directrice de la Fondation pour l’école, et le pédagogue Philippe Meirieu. 

Certains pourront s’étonner de ce débat tout à fait inédit : laissons à ToutEduc le soin d’expliquer sa raison d’être et les riches perspectives qu’il laisse présager :


« ToutEduc vous propose un débat entre Anne Coffinier et Philippe Meirieu. 

La première est la fondatrice de la « Fondation pour l’école » qui soutient le mouvement des écoles « hors contrat » ou « indépendantes ». Le second est la figure emblématique des pédagogues, et l’objet de détestation des anti-pédagogues.

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Le traditionnel sondage annuel « Jeunesse et Confiance » montre un rapport des français à l’école dégradé.

Ainsi :

  • 43 % des Français n’ont pas confiance dans le système éducatif,
  • 7 Français sur 10 pensent que l’école ne permet pas aux enfants handicapés d’avoir les mêmes possibilités d’éducation,
  • seuls 32 % des Français pensent que l’Education nationale prépare bien les élèves à être les citoyens demain,
  •  63 % des Français estiment que l’école évolue moins vite que les transformations de la société.

Par ailleurs, l’attente d’une école renouvelée est forte : 87 % se déclarent par exemple favorables à ce que l’école s’inspire des neurosciences.

Pour lire le sondage dans son ensemble et ses conclusions, c’est ICI.
Pour une analyse sur le sujet de l’éducation, nous vous proposons de lire ci-dessous le papier réalisée par Amandine Hirou pour l’Express. 


« L’école ne prépare pas assez les citoyens de demain »

Un sondage dont L’Express publie en avant-première les résultats souligne la déconnexion de l’école avec le monde extérieur.

Par Amandine Hirou, paru dans l’Express le 5 décembre 2018

43 % des Français n’ont pas confiance dans le système éducatif. Plus du tiers des adhérents de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) – essentiellement des enseignants – expriment également leur défiance… Voici quelques-uns des chiffres tirés d’une enquête, menée par l’institut de sondage OpinionWay pour la MGEN, sur « les Français et le système éducatif »*.

Les résultats seront rendus publics dans la soirée de ce mercredi 5 décembre à l’occasion d’un débat organisé par l’organisme mutualiste, mais L’Express vous livre en exclusivité les principaux enseignements. Sans grande surprise, pour la moitié des Français, l’école ne permet pas de réduire les inégalités entre catégories sociales. Pour 7 Français sur 10, elle ne permet pas non plus aux enfants handicapés d’avoir les mêmes possibilités d’éducation. Enfin, les relations entre les parents et l’école sont perçues comme pouvant être conflictuelles pour 6 Français sur 10.

Constat plus étonnant, et peu exploré jusqu’ici, le système éducatif aurait tendance à se replier sur lui-même. C’est ce qu’explique Nadia Auzanneau, directrice du département Marketing santé, nutrition, bien être chez OpinionWay.

L’EXPRESS. Une bonne partie des Français interrogés dans cette étude évoquent une déconnexion entre l’école et le monde extérieur. Comment cela se traduit-il ?

Nadia Auzanneau : En effet, seuls 32 % des Français et 47 % des adhérents MGEN déclarent être d’accord avec le fait que l’Education nationale prépare bien les élèves à être des citoyens de demain. A l’heure où l’on parle beaucoup d’éducation au développement durable, par exemple, ce champ reste très peu exploré par l’école (avec seulement 33 % seulement de citations dans le panel des Français, contre 48 % chez les adhérents MGEN, elle arrive en bas du tableau).Si l’école permet d’acquérir des connaissances culturelles, elle ne valorise pas assez l’expression en public, la créativité, la responsabilisation, ou encore l’esprit d’entreprise. Sur un phénomène émergent comme celui des fake news, elle ne semble pas non plus suffisamment armée pour aider les élèves à détecter une fausse information (seuls 33 % des Français et 31 % des adhérents MGEN estiment qu’elle remplit ce rôle).

L’EXPRESS. Les grands enjeux sociétaux ne semblent pas non plus suffisamment présents. De quels enjeux parle-t-on ? 

Nadia Auzanneau :Là encore, 63 % des Français estiment que l’école évolue moins vite que les transformations de la société. Les grands enjeux du monde contemporain ne sont pas assez étudiés (même pour 66 % des adhérents MGEN), notamment le thème de l’Europe (cité par seulement 43 % des Français et 39 % des adhérents MGEN), la santé et la protection sociale, les migrations de population liées aux crises politiques, économiques, géopolitiques ou environnementales, ou encore la connaissance des religions. D’où cette impression de cloisonnement entre les fondamentaux de l’enseignement d’un côté, et la société de l’autre. Le lien entre les deux ne se fait pas forcément.

L’EXPRESS. En revanche, l’étude met en avant un véritable intérêt des Français pour les nouvelles pratiques pédagogiques… Comment l’expliquez-vous ?

Nadia Auzanneau :En ce qui concerne les neurosciences, les chiffres sont assez éloquents puisque 87 % se déclarent favorables à ce que l’école s’en inspire. On note également un véritable intérêt pour les nouvelles technologies (ordinateurs portables ou fixes, mais aussi tablettes dans les établissements scolaires, tableaux blancs numériques actifs…). Selon les Français interrogés, les nouvelles méthodes d’apprentissage qui y sont liées (cours à distance via internet, applications pédagogiques et ludiques, classes virtuelles…) pourraient bien révolutionner le système éducatif. Sans doute parce que beaucoup de ces nouveaux outils sont déjà utilisés en dehors de l’école. Il est plus facile de valider des technologies que l’on connaît et que l’on a déjà expérimentées soi-même au quotidien.

* Une enquête réalisée via un questionnaire en ligne, entre le 30 octobre et le 14 novembre 2018, auprès d’un échantillon de 1 000 Français âgés de 15 ans et plus, et de 750 adhérents MGEN. 

Voilà un récent sondage qui mérite d’être clair ! La « Perception du système scolaire » par les français montre combien les attentes sont grandes quant à la réforme de notre système éducatif.

Paru le 6 novembre dernier, ce sondage signé BVA pour les Orphelins Apprentis d’Auteuil montre combien les pédagogies alternatives comme la liberté donnée aux établissements sont les deux axes d’amélioration majeurs attendus par les français. 

Quelques extraits :

77% des familles jugent que l’école publique ne s’ouvre pas suffisamment aux pratiques pédagogiques issue de la recherche ou celles d’autres écoles alternatives

80% des familles estiment qu’il faut donner plus de liberté aux établissements pour recruter leurs enseignants

76% des familles veulent plus de liberté pour les établissements pour définir le contenu et les méthodes d’enseignement

1 français sur 2 serait prêt à scolariser son enfant dans un établissement scolaire payant près de chez lui si celui-ci lui permet de bénéficier de pédagogies alternatives

Il est extrêmement intéressant de noter que les écoles indépendantes ont justement bâti leur succès sur ces sujets précis, en y apportant des réponses claires et concrètes : mise en place de pédagogies alternatives dans les classes, autonomie des établissements dans leurs recrutements et leurs méthodes pédagogiques, etc.

La contribution des écoles indépendantes aux progrès de l’éducation en France est utile, réelle, et correspond aux attentes des familles : à quand le financement du libre choix de l’école en France ?

Pour télécharger ce sondage, cliquez ICI 

Article paru sur le site Toute Educ le dimanche 14 octobre 2018,
reproduit ici avec l’aimable autorisation du site

Essor des « écoles indépendantes » (ou « hors-contrat »), offre de formation continue pour les enseignants avec le lancement d’une « académie du professorat », recours au Conseil d’Etat contre la réforme du baccalauréat : Anne Coffinier, directrice générale de la « Fondation pour l’école » répond à ToutEduc.

ToutEduc : Vous avez introduit un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat contre la réforme du baccalauréat. En quoi estimez-vous que les élèves des écoles indépendantes sont discriminés ?

Anne Coffinier : Ils n’ont pas droit au contrôle continu et devront passer, « à la fin de l’année de terminale une épreuve ponctuelle pour chaque enseignement faisant l’objet du contrôle continu » (article 9 de l’arrêté du 16 juillet 2018, ici). Ils auront un examen très lourd, qui aura lieu en fin de terminale même pour la spécialité prévue pour la première seulement, avec un jury et des épreuves spécifiques, ce qui interdira de les comparer à leurs camarades. Cela va donc à l’encontre du sens de la réforme (simplification, évaluation…). De surcroît, ils n’auront pas d’éléments à fournir pour leur inscription sur la plateforme Parcoursup, qui doit être renseignée très tôt. Juridiquement, notre dossier est solide. D’autant que nos élèves de seconde n’ont pas eu droit au test de positionnement, ce qui constitue une discrimination supplémentaire.

ToutEduc : Vous faites état d’un développement « exponentiel » des « écoles indépendantes ». Comment l’expliquez-vous ?

Anne Coffinier : La demande est importante et ne trouve pas toujours d’offre. L’Ile-de-France veut attirer les « brexiteurs » qui pensent « bilingue », voire « trilingue », mais en dehors de l’école Jeannine Manuel et de quelques autres, vous ne trouvez pour l’heure pas grand chose. A Paris, le prix du foncier réserve les écoles indépendantes au secteur lucratif, « hors-sol », sans perspective sociale. Les fonds de pension et les investisseurs, qui ont déjà pris la main sur l’enseignement supérieur et sur les formations à distance, s’intéressent de plus en plus au second degré (voir notamment ToutEduc iciiciici, ndlr). Il y a une très forte demande pour des écoles de qualité, bilingues ou trilingues, exigeantes académiquement mais ouvertes sur un post-bac international moins réducteur que la seule perspective des écoles préparatoires. Des écoles qui abordent l’enfant avec foi en ses capacités, dans un esprit positif et enthousiaste, comme savent le faire les anglo-saxons. La Fondation pour l’école cherche aujourd’hui des moyens de permettre aux écoles indépendantes de répondre à cette demande, tout en gardant une visée sociale, qu’elle défend depuis toujours.

ToutEduc : Quelles sont les tendances ? ToutEduc a noté l’essor des « écoles démocratiques » et un tassement des écoles confessionnelles, une seule école musulmane (ici).

Anne Coffinier : Il faut d’abord noter que la « loi Gatel », dont la discussion au Sénat nous a permis de faire disparaître les aspects les plus nocifs, mais dont l’effet rend plus difficile la création d’écoles, n’a pas empêché cet essor. Les écoles créées cette année sont moins souvent confessionnelles ou traditionnelles. Pour les « écoles démocratiques », leur nombre est un peu artificiellement gonflé puisqu’elles ne distinguent pas les niveaux d’enseignement, et qu’il suffit d’un élève qu’on classe au niveau du collège pour que notre système comptabilise un établissement supplémentaire. Mais il est vrai que si vous prenez aussi en compte les écoles Montessori et de « pédagogie active », vous avez une idée de la profondeur du désir de la société, des parents, d’avoir d’autres écoles que celles que propose le modèle de l’Education nationale. On veut, de plus en plus, que les enfants soient acteurs de leur éducation. Les parents, eux, veulent être impliqués, se former, pour faire partie d’une communauté vivante dans le cadre d’une aventure collective. Enfin, les enfants porteurs de handicap ou de troubles de l’apprentissage qui ne trouvent pas de place dans les écoles publiques bénéficient, a contrario, d’un accueil bienveillant dans les écoles indépendantes.

Nous recensons, avec les moyens qui sont les nôtres, les écoles déclarées. Par conséquent, certaines nous échappent. Ainsi, la FNEM (la fédération des écoles privées musulmanes, ici) ne semble pas toujours elle-même bien informée de ce qui se passe sur le terrain, et certaines associations cultuelles peuvent organiser des enseignements sans le dire…

ToutEduc : Quels sont vos rapports avec les inspections, qui devraient être renforcées ?

Anne Coffinier : Nous n’avons aucun problème avec les inspections de l’Education nationale, à condition qu’elles soient réalisées dans un esprit de neutralité, ce qui n’a pas toujours été le cas jusqu’ici. L’Education nationale est en train de se structurer, pour avoir des personnels mieux formés aux spécificités des écoles indépendantes. Inspecter une école Montessori, une école à pédagogie explicite ou une école « Espérance ruralité », ce n’est pas tout à fait la même chose. Cela dit, trop d’inspecteurs ont tendance à envisager les écoles alternatives comme celles de la « concurrence »… c’est pourquoi nous souhaitons la mise en place d’une instance indépendante, qui intégrerait des représentants de l’univers qu’ils inspectent, des syndicalistes représentants de nos enseignants et dirigeants d’école, ou des représentants des réseaux d’écoles, par exemple…

ToutEduc : Vous lancez dans les jours qui viennent une « académie du professorat » après avoir créé une « école professorale de Paris ». De quoi s’agit-il ?

Anne Coffinier : L’école professorale de Paris, créée il y a deux ans, est un établissement de formation initiale des enseignants du 2nd degré, qui les prépare au CAPES et à l’agrégation avec de très bons résultats. Par ailleurs, nous voulons contribuer au développement de la formation continue des professeurs de l’enseignement public comme de l’enseignement privé, sous contrat ou indépendant, d’où cette Académie dont le lancement officiel est prévu dans 3 jours, le 17 octobre prochain pour 4 disciplines, maths, français, histoire géographie. Nous avons aussi un module « gestion de classe ». Fondée sur le principe du pair à pair, notre Académie fait intervenir des professeurs de terrain et des experts de haut niveau. Le site web (ici) décrit l’esprit de notre programme. Nous allons aussi proposer des formations sur tous les sujets et enjeux des nouveaux programmes et du nouveau bac au second semestre. En complément de cette Académie, nous sommes en train de mettre en place un site internet collaboratif consacré à l’échange gratuit de cours et bonnes pratiques pédagogiques de pair à pair entre professeurs francophones issus de l’enseignement public et privé (ici).

Nous avons donc maintenant une offre de formation initiale et continue pour les 1er et 2nd degrés, ainsi que pour la vie scolaire. Nous songeons à créer une formation pour l’accompagnement des enfants handicapés (AVS/AESH). De son côté, notre maison d’édition (ici), Critérion, enregistre un vrai succès dès son lancement. Sa section « littérature jeunesse », ses poésies et ses manuels d’histoire sont particulièrement appréciés (ici).

157 nouvelles écoles ouvertes en 2018 !

Une croissance exponentielle….

….dans un cadre réformé par la loi Gatel.

Un total de 1462 établissements en France,
de la maternelle à la terminale,
très diversifiés et à la pointe de l’innovation pédagogique…

 

… qui donnent à tous les enfants la possibilité
de trouver un type d’école et d’éducation qui leur réussisse,
y compris au secondaire.

Visualiser les 157 nouvelles écoles indépendantes
ouvertes en 2018 dans Google Map :

Pour télécharger ce communiqué de presse, cliquez

Créer Son École est une association Loi de 1901 créée en 2004.  Son annuaire en ligne gratuit www.ecoles-libres.fr promeut le pluralisme de l’offre scolaire en France ; il permet aux parents et aux professeurs d’identifier les écoles indépendantes correspondant à leurs  critères et aux besoins éducatifs propres à leurs enfants.  Cet annuaire a une vocation purement informative et ne saurait être considéré comme une liste de recommandations.  Pour plus d’information sur l’association Créer Son École : www.creer-son-ecole.com.

Contact presse : Diane Roy – 01 82 83 11 86 – [email protected]

Plus de cinquante écoles créées à la rentrée 2018 ! Tendance lourde du mouvement des écoles indépendantes, les écoles démocratiques méritent que l’on s’y arrête un peu.

Que sont les écoles démocratiques ? Des « anti-écoles », où l’enfant fait ce qu’il veut ? La réalité n’est évidemment pas si simple : « un enfant libre n’est pas un enfant roi », explique Ramin Farhangui, co-fondateur de l’Ecole Dynamique à Paris, qui vient de publier Pourquoi j’ai créé une école où les enfants font ce qu’ils veulent (Actes Sud).

Pour les curieux de ces écoles d’un nouveau genre qui interrogent radicalement notre vision du système scolaire, deux projets différents repérés dans la presse :

A. Une soirée Ciné-débat au Havre le 27 septembre

Jeudi 27 septembre 2018, le Sirius, au Havre (Seine-Maritime), accueille un ciné-débat autour de l’école et de son devenir : comment penser la place de l’enfant dans la chaîne du savoir ? Comment réinventer l’école ? Organisée par l’Association pour la création d’une école démocratique au Havre (ACEDAH), cette rencontre sera animée par Florence Lepetit, co-présidente, et Ségolène Gogly, secrétaire de l’association.

Être plutôt qu’avoir, à l’école autrement, un film d’Agnès Fouilleux, sera projeté en première partie de soirée.  À l’issue du film, le débat sera ouvert. L’occasion de réfléchir sur la place de l’enfant dans l’école et l’intérêt de l’écouter pour l’aider à être maître de sa vie et de ses connaissances.

Infos pratiques :
Jeudi 27 septembre 2018, à 20h45, au Sirius, 5 rue Du Guesclin, au Havre.
Tarif : 5,60 euros.

VIDÉO. La bande-annonce d’Être plutôt qu’avoir, à l’école autrement :

B. Un projet à Saint-Gobain dans l’Académie d’Amiens

Un article de Delphine Oliva du journal l’Union, p a retenu notre attention : 4 mamans y présentent leur projet d’école démocratique dans l’Académie d’Amiens.

« À Saint-Gobain, elles souhaitent créer une école démocratique »

Charline Pruvost à gauche et Sabrina Godon: « Nous nous sommes demandées dans quelle écoles allaient arriver nos enfants. »

Charline Pruvost à gauche et Sabrina Godon : « Nous nous sommes demandées dans quelle écoles allaient arriver nos enfants. »

Quatre femmes, mais également quatre mamans – Charline Pruvost, Sabrina Godon, Élodie Hercouet ou encore Charlotte Guidot – souhaitent créer une école démocratique à Saint-Gobain ou dans ses environs, fondée sur l’apprentissage de la démocratie, le vivre ensemble et les apprentissages autonomes.

Plus concrètement, l’école démocratique est un établissement dans lequel l’apprentissage émane de la motivation personnelle des enfants et adolescents ou d’une expérience vécue.

«  On part du principe que l’adulte doit faire confiance au désir inné d’apprendre de l’enfant. On respecte donc son rythme naturel et ses besoins, en le laissant expérimenter, vivre et approfondir librement ses centres d’intérêt autant qu’il le souhaite. », explique Sabrina Godon.

Ces écoles – il y en a environ 80 aujourd’hui en France – accueillent des élèves de 3 à 18 ans en privilégiant leur interaction.

Il n’y a pas de classe de niveaux, mais un seul et même espace dans lequel évoluent des élèves qui choisissent leurs activités librement et qui sont encadrés «  par des facilitateurs d’apprentissage.  » Comprenez des adultes qui les accompagnent dans leurs activités. Ces derniers ne sont pas formés pour être enseignants, mais choisis ou recrutés «  pour leurs qualités relationnelles. », résume Charline Pruvost. Des qualités de bienveillance, d’écoute, de respect du fonctionnement de l’enfant. Ils peuvent animer des ateliers à la demande ou fournir des explications ou des démonstrations dans les domaines qu’ils maîtrisent.

École privée hors contrat

Ils sont, selon Sabrina Godon et Charline Pruvost, l’une des ressources d’apprentissage parmi d’autres au même titre que des intervenants d’extérieurs.

Enfin, ces écoles sont des établissements privés hors contrat, non soutenus financièrement par l’État. Ce sont donc des établissements dont les frais de scolarité restent à la charge des familles. Sabrina Godon donne une idée de ces frais, par mois : entre 200 et 600 euros mensuels. Cette dernière a l’idée de s’adosser à une fondation pour financer une bourse scolaire mais pour l’heure, il n’y a rien de fait. Tout comme le lieu. «  On a des pistes, mais rien de précis pour l’instant.  », indique Charline Pruvost.

Les quatre mamans ne pensent pas ouvrir cette école «  en deçà de 20 élèves  » et pourraient faire appel à des bénévoles pour l’encadrement des enfants.

Un inspecteur référant pour les écoles dites alternatives

En France, l’instruction est libre. Jérôme Damblant, inspecteur référant pour les écoles dites alternatives dans l’Académie, le dit clairement : l’Éducation Nationale n’est pas là pour valider une méthode mais plutôt pour garantir le droit à l’éducation de tous les enfants de 3 à 16 ans. Les intervenants, les conditions d’accueil sont ainsi contrôlés lors de la première année d’ouverture de l’établissement dit alternatif, ainsi qu’au cours de la cinquième année. Des contrôles obligatoires, en dehors de contrôles inopinés qui peuvent avoir lieu à tout moment, en connaissance de cause ou sans prévenir. L’acquisition des connaissances, des compétences et de culture du socle commun sont également revues lors de ces contrôles. La scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun de connaissances, qui doivent permettre la poursuite des études ou la préparation à l’exercice de la citoyenneté. Ces contrôles peuvent aller jusqu’à la fermeture de l’établissement, selon le degré de gravité et si l’autorité judiciaire s’en mêle. Dans d’autres cas, ces contrôles peuvent donner lieu à des propositions pour tel ou tel manquement, et un délai peut être laissé pour les mettre en application. Ce qui est certain est qu’un poste de référent des écoles dites alternatives est aujourd’hui occupé par un inspecteur dans l’ensemble des académies de France. Sans doute parce que le nombre de ces établissements alternatifs est en augmentation. Une circulaire publiée au Bulletin Officiel le 30 août devrait en préciser le cadre.

 Delphine OLIVA

Le Puy du Fou ouvre un collège pour former ses futurs artistes

Après avoir ouvert son école primaire en 2015, le Puy du Fou ouvre son collège. En tout, 4O élèves de sixième feront leur rentrée le 30 août. En plus des matières classiques, ils se formeront au spectacle vivant.

Par Wally Bordas • Sophie de Tarlé • Publié le 

Le Puy du Fou, immense parc d’attractions vendéen, créé par Philippe de Villiers en 1989, veut former la relève. Après avoir ouvert son école primaire en 2015, la Puy du Fou Académie, école privée hors contrat, ouvre deux classes de 6ème à la rentrée. Le Puy du Fou n’est pas un débutant en matière de formation: créée il y a 20 ans, l’Académie junior forme déjà 800 jeunes de 6 à 25 ans aux métiers du spectacle. «C’est fort de cette expérience que nous avons souhaité créer une école», explique Elisabeth Bousseau, qui dirige cet établissement original avec François Durand.

L’après-midi est consacré aux disciplines artistiques.

En 2015, lors de sa toute première rentrée, la Puy du Fou Académie ouvrait l’école primaire «Arts et études» aujourd’hui installée dans un ancien corps de ferme, à 500 mètres du parc. Après trois années d’existence, l’école connaît un énorme succès et scolarise 160 élèves. Pour sa première rentrée, le collège accueillera deux classes de sixième, soit 40 élèves. L’idée est de monter d’un niveau chaque année, pour aller jusqu’au bac. «Pour les 45 nouveaux élèves inscrits à la rentrée, il a fallu faire une sélection parmi 250 demandes», déclare Elisabeth Bousseau, qui assure privilégier la motivation des enfants et des parents, et non les capacités artistiques ou le niveau scolaire.

Pour une école privée hors contrat, les tarifs sont très accessibles. La scolarité coûte 1900 € par an + 220 € de frais d’inscription (uniforme, fournitures, administration). L’école est en effet financée à 83 % par l’entreprise Puy du Fou et à 17% par les parents d’élèves. Un déjeuner est servi à l’école au tarif de 4 € par repas. Les enfants peuvent aussi apporter leur panier-repas.

L’uniforme bleu marine est de rigueur, la blouse est réservée aux maternelles.

D’abord, le projet pédagogique original de l’école séduit les familles.L’établissement s’appuie sur des classes à petits effectifs. En classe primaire, les élèves sont 15 maximum, et au collège, pas plus de 20. L’équipe pédagogique est composée de 21 personnes parmi lesquels onze enseignants. L’école accueille autant de garçons que de filles.

«Mais en 6ème, garçons et filles seront dans deux classes séparées», précise Elisabeth Bousseau. L’école met l’accent sur l’acquisition et la maîtrise des fondamentaux (lire, écrire, compter…), des méthodes concrètes (mémorisation…), et un apprentissage de l’anglais dès la maternelle. L’enseignement scolaire aura lieu le matin, l’enseignement artistique, l’après-midi. Autres particularités: l’uniforme et le vouvoiement réciproque sont de rigueur. «Ce n’est pas dans la culture du parc où tout le monde se tutoie, mais cela permet aux enfants d’adapter leur langage à la situation», ajoute la directrice. Réunis en «équipages», les élèves aident au service: monter les couleurs en début de semaine, mettre le couvert, desservir, ranger la bibliothèque…

Mais c’est surtout la qualité de la formation artistique qui attire les candidats. Elle repose sur un tronc commun d’apprentissage du théâtre, de la danse et de l’éducation sportive dès la maternelle. En 6ème, les enfants seront initiés au théâtre, aux cascades, au combat, à l’équitation. Chaque enfant participe dans le cadre de son parcours scolaire, aux grands spectacles du Puy du Fou, comme cette année Le ballet des sapeurs. Un an de formation leur permettra d’être à l’aise devant plus de 2000 spectateurs.

Hors contrat, mais au cœur de l’innovation : les écoles indépendantes sont de puissants facteurs d’expérimentation, de véritables terrains d’innovation pédagogique, dont les fruits pourraient bénéficier à l’ensemble du système éducatif en France, privé comme public. A lire, le reportage du Magazine UP dans la première « Lab School » de Paris -ce système fonctionne déjà très bien à l’étranger-, avec une interview de sa fondatrice Pascale Haag, qui ne cache pas sa volonté de développer son modèle.

Les écoles de production sont des écoles professionnelles sans contrat au fonctionnement original, entre scolarité menant vers CAP et Bac pro, et production réelle pour l’industrie. En forte croissance, ces écoles représentent une alternative indiscutable pour tous les jeunes pour qui l’école traditionnelle est inadaptée.

Un article très complet d’Elise Barthet du Monde du 24 avril 2018.

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