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Le gouvernement se félicite souvent de l’augmentation du nombre d’enfants handicapés scolarisés. Néanmoins, dès lors que les familles choisissent une école indépendante (hors contrat), ces enfants ne peuvent pas compter sur l’aide d’un assistant de vie scolaire (AVS). Il y a là un problème technique qui peut se régler aisément.

Les enfants handicapés scolarisés dans les écoles indépendantes (hors contrat) n’ont en effet pas droit aux AVS (assistants de vie scolaire) financés par l’État, pourtant nécessaires à leur scolarisation effective. Mettre fin à cette discrimination, dans le cadre du projet de loi de finance 2012, est une mesure simple dont le coût budgétaire est marginal.

Le problème : pas d’AVS pour les enfants handicapés s’ils sont scolarisés dans les écoles indépendantes

Particulièrement nombreuses sont les familles d’enfant handicapé souhaitant scolariser leur fils ou leur fille dans une école indépendante (hors contrat). Les raisons en sont multiples : les petits effectifs de ces écoles sont un premier élément d’explication car les petites classes et l’ambiance familiale facilitent une intégration réussie de l’enfant comme de la famille. Il y a aussi le cas fréquent des parents qui inscrivent leurs enfants dans des écoles indépendantes parce que les écoles publiques ou associées à l’Etat se sont contentées d’inscrire administrativement l’enfant sans l’admettre effectivement dans les classes. En pratique, l’enfant n’a pas été accueilli (suite au refus du professeur concerné et/ou à l’absence d’assistant de vie scolaire ou à des locaux ne permettant pas d’accueillir des handicapés moteurs).

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Une public school écossaisePourquoi les écoles indépendantes représentent-elles en Écosse la référence éducative incontestée ?  Pourquoi sont-elles si chères ? Qu’y recherchent les parents aujourd’hui ? Autant de questions qu’Anne Coffinier, DG de la Fondation pour l’école, est allée poser à son homologue écossais, Mr John Edward, chairman du SCIS (Scottish Council of Independent Schools). 

Quelle est l’origine des écoles indépendantes écossaises ?

Il y a en Écosse une très grande variété d’écoles indépendantes (appelées Public schools). Chacune a sa propre histoire. Citons The High School of Dundee qui a ouvert ses portes en 1239, ou Hamilton College créé il y a 28 ans. Les écoles les plus anciennes ont été fondées par l’Église. Aux XVII et XVIIIe siècles, plusieurs négociants écossais ont ouvert des collèges caritatifs comme George Heriot’s school à Edimbourg. Le XIXe siècle a vu la création d’une grande partie des écoles indépendantes en Écosse, quand la révolution industrielle a permis l’émergence d’une classe moyenne qui a voulu donner à ses enfants une éducation classique et formelle. La dernière vague de création remonte aux années 1970. À cela d’ajoutent 20 écoles spécialisées pour les enfants handicapés ou à besoins spécifiques.

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Pouvoir congédier les professeurs incompétents : un souhait prononcé par 87 % des Québécois – et par 94 % des 25-34 ans, qui ont sans doute les souvenirs les plus frais de cours chahutés ou de copies égarées… Quelle unanimité ! C’est ce qui ressort d’un sondage récent réalisé au Québec à la demande de l’IEDM, l’Institut économique de Montréal. Mais cela risque de rester un vœu pieux, dans un pays où les directeurs d’école, dans le primaire comme dans le secondaire, n’ont pas la liberté de choisir leurs équipes.

Les Québécois sont aussi 67 % à penser que la rémunération des enseignants devrait tenir compte de leurs performances, alors qu’elle ne tient compte, aujourd’hui, que de leur ancienneté et de leur diplôme. « Les Québécois réalisent que les enseignants ne sont pas différents des autres professions dans l’économie québécoise. Ils se demandent pourquoi on ne récompenserait pas les meilleurs, analyse M. Germain Belzize, directeur de recherche à l’IEDM, « on pourrait ainsi recruter des bons enseignants qui ne sont pas attirés présentement par la profession en raison de la faiblesse des salaires. »

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De plus en plus de parents et d’enseignants quittent l’Éducation nationale et ses écoles, publiques ou sous contrat, pour créer des établissements indépendants. Leur objectif : retrouver la liberté. Un dossier du Spectacle du Monde ( septembre 2011).

« Françoise Candelier était institutrice depuis 1978. Lorsque, après plusieurs congés maternité et temps partiels, elle a retrouvé son poste à plein-temps, en 1996, elle a commencé à s’inquiéter à voix haute de l’état des élèves. « Le plus flagrant, se souvient-elle, c’était le résultat des méthodes de lecture et le nombre d’enfants qu’on était obligé d’envoyer chez les orthophonistes. » Entreprenante, elle a alors monté un projet avec des collègues, intitulé « Savoir lire, écrire, compter ». L’inspection de l’Education nationale lui a donné son feu vert.

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Six élèves ont fait leur rentrée à l’école hors-contrat – Lion-sur-Mer (Ouest-France, mardi 13 septembre 2011)

« L’école hors-contrat dirigée par Élisabeth Paulot a fait sa rentrée hier matin, dans les locaux du 3, de la rue du Champ-Fleury. Dans la classe, cinq élèves, « il y en avait un 6e ce matin mais il est reparti chez lui. Les programmes sont les mêmes que dans le public. Mais c’est une école fidèle au magistère de l’église catholique. Je suis catholique pratiquante », rappelle l’unique enseignante qui comptait plutôt sur une quinzaine d’enfants pour sa première rentrée.

« Tous les niveaux sont mélangés. Les élèves, qui ont de 5 à 11 ans, vont du CP au CM2 «Ils sont quatre CP et deux CM2. J’adopte des méthodes rigoureuses et j’enseigne la méthode syllabique pour apprendre à lire. » C’est ce qui a séduit Solène, la maman d’Eulalie qui est en CP. « J’ai six enfants et deux ont des difficultés scolaires. Je voulais que ma fille apprenne la lecture avec cette méthode. La méthode de lecture mixte ne convient pas à tous les enfants. »

« Quand l’institutrice pose la question aux élèves pour savoir ce qu’ils ont fait depuis le matin, Capucine raconte « On a joué, on a travaillé sur l’alphabet. On a aussi fait du dessin et on est allé sur la plage. On a aussi vu jusqu’à combien on savait compter ». Les plus grands, eux, ont fait du calcul sur les ardoises « Des soustractions et des additions», précise Mathis.

« Pour scolariser ses enfants, il en coûte 190 € par mois et par enfant et 300 € pour deux enfants de la même famille. « Nous pouvons aussi recevoir des dons par le biais de la Fondation pour l’école sans contrat. Nous n’avons bien sûr aucune subvention. Dès que cela sera possible, nous voudrions aussi intégrer deux à trois enfants de milieux défavorisés qui ne pourront pas payer l’école. »

« Quant à l’Éducation nationale, « elle passe une fois par an pour inspecter les écoles hors-contrat. Mais pour le moment je n’ai pas été contactée ».

Le baptême de ClovisLe Code de l’éducation est clair : Les directeurs d’écoles privées qui ne sont pas liées à l’État par contrat sont entièrement libres du choix des méthodes, des programmes et des livres. Seule obligation : les enfants doivent maîtriser l’ensemble des exigences du socle commun à l’issue de la période de l’instruction obligatoire (article D 131-12).
Cependant, pour des raisons pratiques, les écoles indépendantes sont bien obligées de tenir compte des programmes : les élèves doivent pouvoir passer du système hors contrat au système ordinaire, si nécessaire, et réussir les examens de référence (brevet, baccalauréat). Comment construire une progression cohérente lorsque les programmes publics « de référence » sont si décousus, impressionnistes et toujours en mal d’approches thématiques, transversales et globales. Ces partis pris, application maladroite de l’Ecole des Annales fondée par Marc Bloch dans les années 1920, sont totalement inadaptés pour des esprits qui ne sont pas encore structurés ni cultivés. Au diable la chronologie et la construction au fil des siècles de notre beau pays de France ! L’élève, appelé à être citoyen du monde, est prié de s’intéresser autant à l’empire des Monomotapa qu’à François Ier et Napoléon. Pas de discrimination ! Les élèves de 5e devront ainsi consacrer 20 % de leur temps aux premiers temps de l’Islam et aux empires africains tandis que les professeurs devront expédier toute l’histoire de France du XIe au XVIIe (excusez du peu !) dans le temps restant. Conséquence : Clovis, ce père fondateur, est bouté hors des programmes et Louis XIV, placé en fin de programme, risque de passer à la trappe.

La géographie parachèvera le déracinement des enfants appelés à se sentir citoyens du monde avant d’être Français : les collégiens de 5e devront consacrer un quart de leur année au « développement durable », dans une présentation assez malthusienne des perspectives de la planète. Quoi d’étonnant alors que le socle commun appelle les collégiens à « être en mesure de comprendre les grands défis de l’humanité, la diversité des cultures et l’universalité des droits de l’homme, la nécessité du développement et les exigences de la protection de la planète ».

Philippe Mansourati, professeur d’histoire à l’ILFM

Programmes officiels : http://www.education.gouv.fr/cid22116/mene0817481a.html

Pour une approche critique, en histoire

Pour une approche critique, en géographie :

  • Sylvie Brunel, Jean Robert Pitte, Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête, JC Lattès, 2010, 352 p.

Article paru dans Les Chroniques de la Fondation, n° 4, octobre 2010.

Andreas SchleicherCet entretien avec Andreas Schleicher, conseiller spécial du secrétaire général de l’OCDE pour l’éducation, a eu lieu lors du colloque international organisé au Sénat le 2 juin 2010 par la Fondation pour l’école sur le thème «  L’école, comment innover ? ».

Quelle est la performance du système éducatif français et quelles sont les caractéristiques structurelles des meilleurs systèmes éducatifs de l’OCDE ?

En matière d’éducation, la performance française avoisine la moyenne des pays développés, mais l’impact des facteurs sociaux sur cette performance tend à y être plus marqué que dans les autres pays de l’OCDE. Les meilleurs systèmes éducatifs présentent des disparités sensibles, mais partagent également des caractéristiques communes importantes. Ils ont cessé de se concentrer sur le contrôle des ressources et des programmes pour privilégier les résultats, et spécifient le niveau que doivent atteindre les élèves plutôt que ce que les écoles et les professeurs doivent enseigner pour en arriver là. Ils accordent également beaucoup d’attention à l’égalité entre les élèves, non pas en termes d’efforts mais plutôt de résultats, en privilégiant la diversité et la personnalisation de l’enseignement sur son uniformisation. Ils consacrent des moyens suffisants pour attirer les élèves les plus doués vers les classes les plus ambitieuses. En définitive, les bons systèmes éducatifs traitent souvent convenablement les quatre aspects suivants : ils attirent vers l’enseignement les meilleurs diplômés, considérant que la qualité de l’enseignement ne saurait excéder celle des professeurs ; ils forment efficacement ces professeurs à travers, par exemple, le recours au tutorat ou la formation intégrée des maîtres sur leur lieu de travail, (y compris sous la direction de directeurs d’école de haut niveau) ; ils mettent en place des systèmes de récompenses et de soutien particularisé pour garantir que chaque élève pourra bénéficier d’un tel enseignement ; enfin, ils construisent des réseaux d’écoles qui stimulent et diffusent l’innovation.

Quelles sont les tendances à l’œuvre dans l’OCDE ?

Nous observons dans les pays de l’OCDE une tendance de fond à une plus large délégation de responsabilité en direction des écoles. Ce mouvement s’accompagne d’efforts pour mettre en place des systèmes nationaux de normes, de financement et de soutien qui puissent garantir une distribution équitable de l’offre éducative. La plupart des établissements privés sont désormais financés en majorité par l’État, et, maintenant, pour de nombreux pays, le problème n’est plus de savoir combien il faut agréer d’établissements hors-contrat, mais de permettre à tous les établissements de bénéficier de la même autonomie que les établissements hors contrat.

Les systèmes fondés sur une forte liberté scolaire sont-ils plus  injustes socialement ?

Cela n’est pas vrai en général ; et même, en pratique, ce sont parfois les systèmes qui restreignent le plus le choix scolaire qui mènent aux injustices sociales les plus marquantes.

Entretien paru dans Les Chroniques de la Fondation, n° 3, juillet 2010.

La Fondation pour l’école et l’Institut Libre de Formation des Maîtres vous proposent un cycle de quatre conférences sur l’enseignement.

Qu’est-ce qu’enseigner veut dire, pourquoi faut-il transmettre ?, par François-Xavier Bellamy, professeur agrégé de philosophie, maire-adjoint de Versailles chargé de la jeunesse et de l’enseignement supérieur.
Dimanche 18 septembre 2011 (15 h 30 – 17 h)

Enseigner dans l’Antiquité, par Virginie Subias, professeur agrégé de lettres classiques, professeur en classes préparatoires.
Samedi 15 octobre 2011 (18 h – 19 h 30)

 

L’âge d’or de l’instruction publique, par Marc Le Bris, instituteur et écrivain, auteur de Et vos enfants ne sauront pas lire… ni compter ! (Stock).
Samedi 3 décembre 2011 (17 h 30 – 19 h)

 

Madeleine Daniélou, éducatrice et fondatrice d’école, par Manuela Rousselot, directrice du Centre Madeleine Daniélou, collège-lycée privé de 1 300 élèves à Rueil-Malmaison.
Samedi 10 mars 2012 (17 h 30 – 19 h)

Les conférences ont lieu au 115-117 rue Notre-Dame-des-Champs Paris VIe sur inscription préalable à [email protected] ou 01 42 62 76 94.
L’entrée est alors gratuite.

Enseigner, mais encore ? La définition même de l’enseignement est plus que jamais un sujet de discorde. Qui sait encore, aujourd’hui, mettre en application la formule désormais consensuelle de Montaigne : « Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine. » ?

De nombreux pédagogues, encouragés par le relativisme actuel, affirment avec assurance que l’école doit « apprendre à apprendre » et ne pas trop se préoccuper des connaissances effectivement acquises par les enfants lors de leur scolarité. A rebours, de plus en plus forte est la voix de ceux qui exigent que l’école redevienne fidèle à sa mission de transmission des connaissances.

Qu’en est-il vraiment à l’heure où toute connaissance semble à la portée d’un simple clic mais où, paradoxalement, de plus en plus d’enfants et de jeunes semblent incapables d’organiser, d’assimiler et de s’approprier ces connaissances ?

En retraçant l’évolution des conceptions philosophiques de l’enseignement mais aussi en s’arrêtant sur différents modèles éducatifs au succès incontesté, nous chercherons ensemble à définir ce qu’est enseigner, au-delà des idées reçues et des clivages idéologiques imposés.

Voici un article paru dans Libération, le 28/08/2011.

« Cinq écoles privées catholiques du Pas-de-Calais proposent aux parents d’accueillir – en payant – les enfants de 2-3 ans.

« Cinq écoles privées catholiques du Pas-de-Calais ont décidé d’ouvrir à la rentrée 2011 des classes hors contrat, payées directement par les parents, pour accueillir les enfants de moins de trois ans et pallier les fermetures de classes annoncées dans le primaire.

« Dans la région, nous perdons 29 classes à la rentrée dans le premier degré. Ces créations de classes hors contrat ont été instituées en concertation avec les établissements qui perdaient des classes, suite à des demandes des familles pour trouver des solutions de remplacement afin d’accueillir les enfants de moins de trois ans », indique à l’AFP Marcel Debove, directeur chargé de la maternelle et du primaire au diocèse d’Arras.

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