En 2019, la Fondation pour l’école faisait le pari d’organiser un « Salon de la liberté pédagogique », le Salon LIBSCO. Pari un peu fou, tant d’événements consacrés à l’éducation en France se tenant déjà très régulièrement d’un bout à l’autre de l’Hexagone.
Une observation cependant : aucun de ces événements, mis à part ceux consacrés à l’orientation post-Bac, n’étaient réellement ouverts aux familles, aux acteurs du soutien scolaire, aux écoles, aux pédagogies alternatives et à tous ceux qui, issus de la société civile, tentent de sortir l’école des ornières dans lesquelles elle patauge depuis de nombreuses années, loin des débats politiques en tous genres et pourtant pleinement acteurs de l’éducation sur le terrain.
L’intuition de la Fondation s’est avérée payante et la fréquentation du premier Salon LIBSCO avait dépassé toutes ses espérances, près de 1 200 personnes s’étant rendues à Paris : professeurs, parents d’élèves, pédagogues, formateurs, acteurs du soutien scolaire
et du périscolaire, spécialistes des divers troubles de l’apprentissage, des pédagogies alternatives ou innovantes, directeurs d’école, etc.
La seconde édition du Salon LIBSCO a dû être entièrement repensée à quelques semaines de l’événement en raison du contexte sanitaire : tout le salon a dû être basculé en digital. Les visiteurs, désormais « virtuels », seraient-ils toujours au rendez-vous, quand les bénéfices d’une vraie rencontre avaient largement été plébiscités lors de l’édition précédente ?
Pari gagnant une fois encore, près de 1800 personnes s’étant inscrites pour suivre le salon par écrans interposés le 16 octobre dernier, et ce sur l’ensemble du territoire. La formule « en ligne » a permis de toucher un public plus large qu’en 2019, public qui ne se serait peut-être pas déplacé si le salon s’était tenu dans la capitale (nombreux ont été les messages reçus en ce sens depuis la tenue du salon).
Autre raison de ce succès : l’originalité de la « formule » LIBSCO, qui fait de l’expérience du terrain le cœur de sa programmation. Celle-ci repose essentiellement sur des ateliers, animés par des professeurs ou des spécialistes, désireux de montrer la pertinence de leurs pratiques tant auprès de leurs pairs (professeurs, directeurs d’écoles, praticiens divers concernés par l’apprentissage) qu’auprès des parents d’élèves.
Cette approche très pragmatique se retrouve jusque dans les différents débats et tables rondes qui font également le sel de la programmation du Salon LIBSCO : tous les intervenants, minutieusement choisis, s’appuient sur leurs expériences quotidiennes en établissement ou en cabinet.